Le 04/12/19 à 16:57
La plupart des gens veulent aider les personnes en difficulté, surtout leurs proches. Etes-vous de ceux-là ? Est-ce souvent plus fort que vous d’offrir votre aide à quelqu’un qui vous parle d’un problème ? Réalisez-vous qu’une personne en difficulté ne veuille pas forcément de votre aide mais juste d’une écoute, surtout quand elle ne vous a pas demandé de conseils ?
Si vous êtes du genre à vouloir à tout prix aider une personne, avant même qu’elle vous ait demandé de l’aide, c’est que vous vous attendez à ce que les autres fassent la même chose avec vous. Ca vous donne l’illusion d’être aimé, apprécié quand vous aidez l’autre. Avez-vous remarqué que quand on vous donne des conseils, vous n’écoutez pas et ne les suivez pas ! Ce n’est pas de conseils dont vous avez besoin, c’est seulement d’attention. Et cette attention vous la cherchez chez les autres alors que c’est à vous de vous donner de l’attention quand vous n’êtes pas bien, en tournant votre regard vers l’intérieur de vous pour apaiser les parties de votre corps qui se font sentir par des tensions, des crispations, des palpitations… Et plus vous le ferez, moins vous serez dépendant de l’attention des autres. Ne cherchez pas à résoudre vos douleurs par le mental, laissez juste votre corps réparer les blessures causées par votre mental, en “laissant faire” votre corps faire ce qu’il sait faire, réparer, cicatriser…
Quand c’est vous qui donnez des conseils à une personne qui ne vous a rien demandé, il est tout aussi probable qu’elle ne les suive pas. Cela peut vous faire vivre de la frustration, voire même de la colère, car vous croyez qu’elle refuse votre aide. Mais vous êtes-vous déjà demandé comment vous pourriez aider une personne qui ne vous a pas vraiment dit ce qu’elle voulait ? Et comment quelqu’un pourrait-il savoir comment vous aider si vous n’avez pas demandé clairement ce que vous vouliez ?
Parler d’un problème et parler de ce que nous voulons n’est pas du tout la même chose. Voilà pourquoi il est très important, avant d’aider spontanément une personne, de VÉRIFIER si elle veut de l’aide. Si elle dit oui, demandez quelle forme d’aide lui conviendrait. Si ce qu’elle désire est trop pour vous, vous aurez alors l’occasion de respecter vos limites et de dire ce qu’il vous est possible de donner. Si elle insiste pour avoir ce qui est au-delà de vos limites, vous devez le lui exprimer, et ce, SANS VOUS SENTIR COUPABLE car personne n’est obligé de dire oui. Ca veut dire que les autres peuvent également vous dire non lorsque vous demandez de l’aide.
Savez-vous écouter quelqu’un sans l’interrompre pour donner votre avis ? Si vous n’avez pas appris à vous écouter, il est fort probable que vous n’arriviez pas à le faire avec les autres.
Une personne qui raconte facilement et souvent ses problèmes le fait pour avoir de l’attention, que ce soit conscient ou non. Un grand nombre de personnes sont convaincues d’avoir plus d’attention avec des problèmes qu’avec des bonnes nouvelles. Pourquoi croyez-vous que les journaux se vendent si bien en parlant des problèmes de ce monde ? Un jour, un Californien a eu la brillante idée de créer un journal qui ne diffusait que des bonnes nouvelles. Il a dû fermer ses portes après un an.
Expérimentez la chose suivante quand une personne vous parle d’un problème. Ecoutez-la – si vous en avez envie – et ensuite, vous lui dites “J’ai bien entendu que tu vis quelque chose de difficile en ce moment. Qu’as-tu fait pour régler ce problème jusqu’à maintenant ? ” Elle dira probablement qu’elle ne sait pas quoi faire. Vous répondez alors : As-tu des idées sur ce que tu pourrais faire ? Si elle vous dit ce qu’elle veut faire, respectez ses idées, même si vous n’êtes pas d’accord et encouragez-la à passer à l’action. Si elle n’en a pas, demandez-lui : Est-ce que tu me partages ce problème parce que tu as besoin d’aide ? Veux-tu que je te dise ce que je ferais à ta place ? Si elle dit oui, voilà alors l’occasion de lui donner votre conseil.
Mais souvenez-vous qu’elle n’est pas obligée de le suivre et de passer à l’action. Votre conseil peut être au-delà de ses limites. Il est aussi possible que cette personne vous dise qu’elle ne vous parlait pas de son problème afin d’avoir vos conseils, qu’elle avait juste besoin d’une oreille compatissante. Si vous êtes capable de vous sentir bien avec cette réponse, ça veut dire que vous êtes capable d’aider sans attentes. Si vous vivez de la colère parce qu’elle refuse votre aide et que vous avez l’impression d’avoir perdu votre temps à l’écouter, c’est le signe que vous avez des attentes et que vous croyez encore qu’aider veut dire aimer.
Je vous rappelle que vous aimer, c’est vous accepter tel que vous êtes. C’est surtout accepter les parties de vous que vous n’aimez pas, avec lesquelles vous n’êtes pas d’accord. C’est vous donner le droit d’être humain et arrêter de croire tout ce que votre ego vous dit. De même, aimer les autres, c’est les accepter tels qu’ils sont.
MOINS ON S’ACCEPTE, PLUS ON RECHERCHE DE L’AMOUR À L’EXTÉRIEUR. De plus, moins on s’aime, moins on écoute ses besoins profonds et on croit devoir écouter les besoins des autres avant les siens. Voilà la grande raison des problèmes de relation : le manque d’amour de soi.
Vous serez agréablement surpris de découvrir combien ce genre de respect améliore les relations et diminue les émotions vécues, surtout la culpabilité. Vous arriverez ainsi peu à peu à aider PAR AMOUR et non POUR ÊTRE AIMÉ.
Certains pasages sont extraits de livres de L. Bourbeau